Deux jours après la sortie du double champion en titre, l’Esperance de Tunis face au Zamalek, en CAF CL, nous revenons à froid sur les causes de cet échec. Tentative d’explication
Double vainqueur de la plus prestigieuse des compétitions africaines, l’Espérance Sportif de Tunis, s’est fait éliminé en quart de finale, face aux Égyptiens du Zamalek. Le coup va être dur à encaisser pour les joueurs, les supporters et surtout le staff technique …
Les deux entraîneurs étaient d’accord sur une chose avant ce quart de finale retour. Un but en début de match était susceptible de tout changer. Il n’a pas traîné, dès la 2e minute de jeu, l’Algérien Bensaha a ouvert la marque pour l’équipe tunisienne sur penalty. Malgré cette excellente entame, l’EST n’est pas parvenu à marquer ce deuxième but, synonyme d’une qualification en demi finale, et a laissé filer le Zamalek au tour suivant …
Un match aller catastrophique
Si les coéquipiers de Ben Cherifia peuvent nourrir quelques regrets, devant leurs supporters, et dans un stade de Rades qui a fait bloc, l’ultime explication de cette élimination est une histoire d’un match aller très mal négocié. Que ce soit sur la forme ou sur le fond, le club de Bab Souikha et son staff technique ont tout simplement failli au Caire. Explications !
Vexée par la perte de la supercoupe d’Afrique quelques jours avant, à Doha, face au Zamalek (3-1), l’équipe de Mouine Chaâbani a disputé le match aller en quart de finale de la CL, comme étant la revanche de la supercoupe. Une entame parfaite, une ouverture de score par Benguit, et puis … un enchaînement de maladresses, de fautes naïves et une fin de match chaotique. La jeunesse de la paire Chaabani-Traoui y est pour quelque chose, face au technicien français Patrice Carteron, la lecture du match après le carton rouge de Ben Romdhane, était trop risquée et n’a pas aidé les coéquipiers d’un Coulibaly, esseulé et seul face aux vagues égyptiennes. Le dernier but de Alaa sur penalty, a donné le dernier coup de grâce aux sang et or. Énervés, touchés, au bord de la crise, les espérantistes se prennent à l’arbitre Marocain, à tort ou à raison … La suite ? Une confrontation ouverte avec la confédération africaine et une fuite en avant qui n’a rien apporté au final.
Perdre (3-1) face à un Zamalek en confiance, en plus de perdre des joueurs cadres, blessés ou après les sanctions de la CAF, n’est pas chose facile pour surmonter tous ces handicaps et espérer de renverser la tournure des événements. A Radès, les chevaliers blancs ont déjoué, géré et surtout donné une leçon de sang froid et savoir faire à leur hôte. Dans une double confrontation Aller-Retour, le match aller n’est pas éliminatoire, il fallait le bien négocier pour préserver toutes ces chances de qualification.
Des choix sportifs incompréhensibles
Si au niveau local, l’Esperance reste une équipe redoutable, avec un championnat relativement a sa porté, au vu de la faiblesse de certains adversaires et la supériorité de son effectif, en Afrique, l’histoire est toute autre …
Face à des équipes comme le Raja, la JS Kabylie ou le Zamalek, l’équipe de Bab Souikha a marqué le pas sur les derniers matchs et a montré des signes de fragilité collective et tactique. Le départ d’un joueur clé comme Badri au mercato d’hiver, toujours pas suffisamment remplacé, ou des joueurs comme Bensaha, Ben Hammouda, Ben Choug voir Meziane se disputent ce couloir droit, mais toujours sans grande réussite … Et quand le libyen Elhouni, marque le pas, l’équipe manque cruellement de solutions en attaque malgré toute la bonne volonté de l’ivoirien Ouattara.
La ligne arrière n’a jamais donné satisfaction depuis le début de la saison et l’absence de l’algérien Bedrane sur blessure sur les deux premières rencontres face au Zamalek, s’est vite sentie, surtout pour bloquer le jeu rapide des marocains Bencharki et Ounajm. Yaakoubi et Dhaouadi, capables du pire comme du meilleur, n’ont jamais apporté les garanties nécessaires pour cette équipe. Malgré le recrutement du jeune Tougai, l’axe défensif du Tarajji, a toujours bénéficié du grand travail de recuperation de l’ivoirien Coulibaly en sentinelle, mais quand l’essuie-glace marque le pas, la ligne arrière s’expose à toutes ces limites techniques.
Cette élimination n’est pas la fin du monde pour le club de Bab Souikha, l’enjeu national avec le championnat et la coupe reste challengeant, malgré le goût amer de ce double échec face au Zamalek. Mouine Chaâbani sera-t-il encore sur le banc du Taraji ? Hamdi Meddeb osera t’il le changer par un technicien de renom pour préparer déjà la prochaine campagne africaine ? Quid des joueurs comme Dhaouadi, Khenissi, Meziani, Derbali voir Chammem, qui arrivent en fin d’un cycle …
Toutes ces questions cogitent déjà dans les esprits de Riadh Bannour et Hamdi Meddeb …