Pour leur début dans la compétition, les aigles de Carthage ont fourni un match décevant dont l'issue restera dans les annales pour de mauvaises raisons et un arbitre.. illuminé
Pour son entrée en lice dans la compétition, le sélectionneur national Mondher Kebaier a choisi une composition en 3-4-3 qui a été testé notamment lors de la coupe arabe. Si le trio défensif n’était soumis à aucun suspense avec la présence de Bronn, Talbi et Iffa; le portier Ben Said fait lui sa première apparition pour une grande compétition en tant que numéro 1, comme un certain Mokhtar Naili en 1978. Au milieu on retrouve les talentueux Laidouni et Skhiri, dépositaires du tempo coté Tunisien, enfin en attaque c’est Khazri, Sliti et le très jeune Hannibal qui ont eu les faveurs de Kebaier.
En face, le Mali évolue lui en 4-3-3 classique avec la paire Haidara Samassekou au milieu notamment et un quator très offensif : les deux Adama Traoré (Sherrif et Hatayaspor), Moussa Djenepo et Ibrahima Koné au poste de neuf. Des choix forts de la part de Magassouba qui a choisi de laisser sur le banc Bissouma, Dieng et Camara.
Une première mi-temps marquée par une domination stérile des Aigles de Bamako
Le Mali rentre mieux dans le match et met à contribution dès la 2e minute le gardien tunisien Bechir Ben Said qui boxe des deux poings un corner rentrant de Djenepo. Une première intervention déjà rassurante pour le portier de l’USMo qui permet à son back three de commencer dans la sérénité.
La première demi-heure sera soumise à un rythme très haché, du aux conditions de jeu très difficiles mais également au déchet technique des deux cotés. Si la maitrise malienne s’est ressentie tout au long du premier acte, les attaques de Djenepo (bien controlé par Bronn) ou Koné (maitrisé par Talbi) n’ont jamais réellement inquiété les aigles de Carthage. Ces derniers n’ont toutefois rien démontré notamment au vu des absences de certains joueurs : Hannibal en premier dans ce rôle à droite et Khazri, trop esseulé, qui n’a cessé de revenir plus bas pour toucher des ballons sans succès. Deux constats assez clairs très tôt dans ce match : un choix de système et de joueurs qui ne sont pas adaptés à la physionomie du match.
Haidara tire à la 42eme en partant de son couloir gauche et se crée la meilleure occasion du match même si celle-ci n’inquiète pas outre mesure Ben Said. Les derniers instants du match verront une domination territoriale tunisienne sans danger. Des situations, certes, mais aucune occasion pour les hommes de Kebaier en première mi-temps et une prestation bien terne.
Un deuxième acte qui commence sur les chapeaux de roue et qui finit dans le chaos
À la mi-temps, Kebaier sort Hannibal et le remplace par Khaoui, mais le match redémarre exactement de la même manière. Sur un corner mal dégagé de la tète, le ballon heurte la main de Skhirir suite à un tir malien. Penalty indiscutable sifflé et transformé par Koné qui prend Ben Siad à contre pied.
Un wake up call pour les tunisiens qui réagissent avec des intentions plus offensives et une projection beaucoup plus rapide vers l’avant. Dès la 54e mn, Sliti s’incruste et obtient un coup-franc bien placé aux abords de la surface. C’est Khazri qui l’exécute mais son tir est trop sur le gardien qui dégage en corner. Ce dernier est rapidement joué, Khazri, encore lui, sert Maaloul qui trouve Iffa puis Skhiri de la tète mais l’action n’amènera rien.
Dès l’heure de jeu, le sélectionneur Magassouba réagit et fait rentrer Yves Bissouma à la place d’Adama Traoré (Hatayaspor). Un profil plus défensif donc pour regagner la bataille du milieu de terrain.
Les débats entre les deux équipes s’intensifient dès lors et les aigles de Carthage mènent la danse. Les entrées de Khaoui puis de Ben Slimane, à la place de Laidouni, fluidifient le jeu et permettent d’obtenir un penalty suite à un centre de Khazri touché de la main. L’attaquant de Sainté s’avance mais tire à mi-hauteur et Mankouro s’interpose. Une opportunité en or pour le capitaine qui n’arrive pas à convertir le penalty et qui reste sur deux tentatives consécutives ratées.
Les dernières armes offensives tunisiennes sont incorporés juste après le penalty. Jaziri et Touzghar en lieu et place de Sliti et Iffa. Les dix dernières minutes sont dignes d’un excellent film humoristique où l’arbitre zambien Janny Sikazwe nous a offert deux boutades. Une première à la 85eme minute du match où il décide de siffler trois fois. L’incompréhension gagne le camp tunisien, les maliens lèvent les bras au ciel mais l’homme en rouge se rend compte de son erreur et le jeu peut reprendre. À la 89eme minute et 47 secondes, l’arbitre met fin à la rencontre avant la fin des 90 minutes (sans comptabiliser le temps additionnel conséquent) et se dirige vers les vestiaires dans un moment d’anthologie. Cette fois est la bonne : le referee ne comptait pas revenir sur sa décision.
Épilogue incertain à Limbe
Le camp tunisien est incrédule mais ce n’est pas fini. En effet, 30 minutes plus tard, la CAF décide de faire revenir les acteurs sur le terrain pour terminer le match. Les aigles de Bamako sont présents mais ceux de Carthage sont restent au vestiaire, bien décidés à faire respecter le règlement. En effet, une réserve est déposée et demande le replay du match conformément aux règles en vigueur. Cette fin de match complétement folle ne doit toutefois pas faire oublier le contenu et cette entame très décevante pour la sélection tunisienne. Désormais c’est aux instances de la CAF de décider de la suite.