Le technicien tunisien Nabil Maaloul et son staff ont fini par jeter l'éponge à la tête de la sélection syrienne. La situation est devenue insupportable et leur patience avait atteint sa limite..
Malgré une qualification maitrisée pour le dernier tour des qualifications de la Coupe du Monde 2022 (Zone Asie) et des résultats très honorables, Nabil Maaloul ne devrait plus poursuivre l’aventure à la tête de la sélection syrienne. Le technicien tunisien a pris la décision de quitter son poste et a déclenché une rupture unilatérale de son contrat pour salaires impayés..
Qu’est ce que la loi CESAR ?
En décembre 2019, les États-Unis ont pris de nouvelles sanctions à l’encontre de la Syrie et des entreprises/personnes tierces commerçant avec ce pays, à travers la loi « César » ( Caesar Syria Civilian Protection Act). Dénommée ainsi suite de la répression contre les civils lors de la guerre civile à partir de 2011 par le régime de Bachar el-Assad, cette loi est entrée en vigueur le 17 juin 2020.
En effet, le Caesar Act, promulgué par l’ex président Donald Trump, vient s’ajouter à d’autres sanctions américaines déjà existantes; certaines décidées en 1979, d’autres depuis la révolte populaire de 2011. Cette loi bipartisane impose de lourdes sanctions au régime syrien, mais surtout à toute personne, société, institution ou tout gouvernement qui commercialise avec le pouvoir en place à Damas ou contribue à la reconstruction de la Syrie. Son champ d’application est vague et ouvre la voie à toutes les interprétations. Concrètement, plusieurs cas de figure peuvent se présenter, mais pour celui du staff de Nabil Maaloul, il n’est pas possible de toucher ses émoluments (salaires, primes, avantages etc..) en dollars américains (ou euros) par peur de sanctions/représailles du régime américain et ses alliés (l’Europe en particulier). Une situation devenue intenable pour le technicien tunisien, devant l’embargo américain sur la Syrie.
Aucun salaire depuis mars 2020..
Selon le journaliste syrien Mazen El Hendi, Nabil Maaloul avait signé (en mars 2020) un contrat de deux ans avec la Fédération de Syrie de football. Ce contrat stipulait alors plusieurs points concernant la rémunération du technicien tunisien (notamment une prime de 280 000 euros à la signature, un salaire de 30 000 euros, une prime de 83 000 euros en cas de qualification au dernier tour des barrages au mondial 2022..) en plus de plusieurs autres avantages en nature pour Maaloul et son staff. Après 15 mois à la tête des aigles de Damas, la note est de plus en plus élevée et le tunisien en perd patience. Face à l’impossibilité de continuer sa mission dans des conditions respectables, il a choisi d’arrêter son aventure avec la Syrie, en attendant de donner une suite juridique à la situation..
Ce départ à ce moment de la saison alimentera les rumeurs sur l’avenir de Nabil Maaloul : annoncé un moment au Raja (avant l’arrivée de Lassaad Jardi, son ex adjoint au Qatar), son nom est associé à quelques clubs et sélections arabes et en particulier.. la Tunisie. Sujet à suivre