[PORTRAIT] Riadh Bouazizi : Un homme brave et un cœur de lion

Riadh Bouazizi, un joueur exceptionnel et un monstre du football tunisien. Partout ou il est passé, les témoignages sont unanimes autour de lui : Un brave joueur, courageux, généreux, talentueux, vaillant et bienveillant. Retour sur ses débuts, son parcours et ses performances

Né le 08 Avril 1973 (46 ans), à Bizerte, Riadh Bouazizi a fait ses classes de footballeur au grand Stade Africain de Menzel Bourguiba en 1988. Après 6 ans avec la SAMB, Bouazizi rejoint, à 21 ans, l’équipe de l’Etoile du Sahel en 1994. Une nouvelle page de sa carrière alors commence, avec beaucoup de promesses et de certitudes.

Une génération dorée à Sousse

Dès sa première année avec l’Etoile, Riadh Bouazizi termine à la deuxième place du championnat derrière l’Espérance de Tunis. L’année d’après, il gagne la Coupe de la CAF en 1995 face aux guinéens de Kaloum Star (0-0, 2-0 sur l’ensemble des deux matchs) avec un doublé de Imed Ben Younes et la Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupe en 1997 contre les FAR Rabat. Malgré une désillusion en 1996 en finale de la coupe de la CAF face au Kawkeb Marrakech, l’Etoile du Sahel, de Riadh Bouazizi, a pu mettre en lumière une génération dorée du football tunisien.

Aux coté des expérimentés Radhouan Salhi, Khaled Ben Sasssi ou Mounir Boukadida, l’équipe comptait dans ces rangs le terrible Samir Rawen, la mobylette Lotfi Baccouche (Que Dieu le bénisse), José Clayton, Farid Chouchane, Zoubayer Baya, Kais Ghodbane, Imed Ben Younes, et l’infatigable Riadh Bouazizi

Sur la pelouse, «Bouazizi » était un gladiateur irréprochable, qui n’a jamais triché ni économisé ses efforts. Il a toujours été là pour les autres, il a su donner de sa personne, toujours dans l’ombre, il était tout simplement un leader, comme il en existe rarement sur les terrains du football tunisien. Durant ses six saisons à Sousse, l’homme aux cheveux long, a marqué avec sa génération, les supporteurs de l’Etoile du Sahel par son amour du maillot et sa faim des victoires. Vainqueur du 7e titre de l’histoire de l’ESS en championnat de Tunisie en 1997 et d’une deuxième coupe de la CAF en 1999 face au Wydad Casablanca, Riadh Bouazizi a grandement et brillamment réussit son passage à Sousse.

Une belle aventure en Turquie

En 2000, l’enfant de Bizerte tente sa chance en Super Lig, en Turquie. Il dispute alors 46 matchs avec Bursaspor en deux saisons, 90 matchs chez le Gaziantepspor Kulubu en trois saisons, et enfin, 35 matchs avec Kayserispor en deux saisons. Il fût parmi les premiers joueurs tunisiens ayant réussit leurs expériences européennes, tant sur le plan sportif que sur le plan humain.

En 2007, Bouazizi revient en Tunisie, au CA Bizertin, le club de sa ville natale, ou il dispute trois saisons avec les requins du nord, avant de prendre sa retraire en 2010.

Un joueur exceptionnel avec les Aigles de Carthage

Profitant de l’arrivée du franco-polonais Henry Kasperczak à la tête de la sélection tunisienne, il fait ses débuts avec la Tunisie en Janvier 1996, tout comme d’autres jeunes joueurs de sa génération : Farid Chouchane, Kais Ghodbane, Khaled Badra ou Imed Ben Younes. Sa première compétition international à la CAN 96 en Afrique de Sud fût une réussite totale qui a mis en lumière le talent d’une belle génération du football tunisien. Ainsi, Riadh Bouazizi enchaîne les grandes performances avec les Aigles de Carthage, il participe à trois éditions de la coupe de monde, en 1998, 2002 et 2006. Il remporte la CAN 2004 avec la Tunisie face au Maroc et il joue les JO en 1996 à Atlanta aux USA …

Capitaine exemplaire et meneur d’hommes hors du commun, Riadh Bouazizi a marqué l’histoire de l’équipe nationale tunisienne par ses kilomètres parcourus et son caractère de grand soldat. Il a côtoyé beaucoup de générations durant sa carrière, de Adel Sellimi, Chokri El Ouaer et Zoubayer Baya, en passant par Khaled Badra, Ali Boumnijel, ou Adel Chedli, et en terminant avec Zied Jaziri, Hatem Trabelsi, Radhi Jaidi ou Mehdi Nafti pour ne citer que eux. Au total, le numéro 13 a disputé 92 matchs avec la Tunisie en 14 ans de bons et loyaux services à sa nation. Après la coupe de monde en 2006, le cœur de lion a choisi de se mettre en retrait et de laisser sa place à la jeune génération.

Une homme brave et bienveillant

En dehors du terrain, Riadh est quelqu’un de très attentionné, un gentleman, qui a su transmettre ces qualité à beaucoup d’autres coéquipiers. Il était un « mec » simple, courtois, accessible et toujours disponible pour aider les autres. Derrière son look et sa longue chevelure, il se cachait un grand cœur et un homme très sensible aux malheurs des autres.

Très proche d’un certain Hedi Berrkhissa (Que Dieu le bénisse) il a su se relever mentalement et a toujours gardé son large sourire sur ses lèvres …Ce grand bonhomme nous a surtout apprit que ce qui compte à la fin, ce sont les valeurs et les principes.
Riadh Bouazizi a laissé un grand vide sur les terrains tunisiens, mais, nous, nous ne l’oublierons jamais !