La tunisienne aborde le tournoi dans une position de challenger. Peut-être une aubaine pour celle qui (auréolée de promesses) avait raté l'édition 2022 après un titre à Madrid et une finale à Rome. Qu'attendre d'Ons cette année à Rolland ? Eléments de réponse dans ce décryptage. Une chose est sûre : la fraîcheur, le jeu attrayant et les sublimes amorties seront au rendez-vous.
Cette année, le scénario est tout autre que 2022 : blessures et résultats en dents de scie font de Jabeur une outsider. Le big three décrit par Patrick Moratouglou devrait rafler la mise pour la plupart des observateurs. Sabalenka, Rybakina et Swiatek sont les épouvantails du circuit et ont tout broyé sur leur passage depuis le début de la saison sur terre. Les deux WTA 1000 de Madrid et Rome ont été remportés par Sabalenka et Rybakina. Swiatek a, pour sa part, remporté Stuttgart suite au forfait de Jabeur en finale. Avant Stuttgart s’est tenu le tournoi de Charleston, un autre WTA 500, dont la lauréate fut la tunisienne. S’il y a bien une joueuse qui a titillé le big three, c’est bien elle.
Un début de saison tronqué par les blessures, une finale qu’elle n’a pas pu jouer mais des résultats quand même et un titre en Caroline du Nord. Un paradoxe peut-être si cela concernait une autre joueuse du circuit mais certainement pas Jabeur. Son talent peut lui suffire à faire déjouer n’importe quelle adversaire et quelque soit la surface. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est capable d’être finaliste d’un grand chelem sur dur, sur gazon et en remporter un autre sur terre battue, bien qu’en catégorie de jeunes (Ons a remporté Roland Garros Juniors en 2011, ndlr).
Revenons donc à la question initiale : que peut nous offrir la désormais la numéro 5 mondiale pendant cette quinzaine ? Il y a tout d’abord le tirage au sort qui lui propose certes une entrée en matière aisée sur le papier mais contre une adversaire -Bronzetti- qui jouera la finale à Rabat à 48h du premier tour. Au delà de ce premier obstacle, Jabeur a hérité du quart de tableau de Swiatek qui inclut également Rybakina. La tunisienne croiserait donc le fer avec la Kazakh en quart de finale si la hiérarchie venait à être respectée. Pour arriver à ce stade, il faudra se défaire également d’une Kvitova toujours redoutable et récemment demi-finaliste à Stuttgart
La tunisienne est arrivée une semaine avant le début du tournoi à Paris et a pu notamment s’entraîner dans les meilleures conditions contrairement à une Swiatek légèrement blessée et une Rybakina qui a enchaîné jusqu’en finale à Madrid. Les conférences de presse sont également un signe avant-coureur du mindset de Jabeur. Souriante et disponible, elle a assuré vouloir faire de son mieux et rendre fier ses nombreux fans en France. La native de Ksar Hellal veut prendre du plaisir sur la terre parisienne et quand c’est le cas, on aura droit à un tennis spectaculaire. Et c’est tout ce qu’on peut espérer pour Ons : prendre du plaisir et jouer à son meilleur niveau pour (enfin) aller loin dans ce tournoi mythique.