En ce dimanche 22 décembre, les supporters du Club Africain devraient être au Stade de Rades, le théâtre d'une grande fête familiale autour d'une belle affiche face à un club de Serie A, mais quand la fête se transforme en cauchemar, cela devient très grave ...
Interdit de recrutements depuis deux mercatos et plongé dans une crise financière sans précédent, le grand Club Africain ne voit plus le bout du tunnel…. Incapable de payer ces créanciers et sanctionné de six points au classement général, malgré un début de saison stratosphérique, il demeure « managé » par une direction digne d’un club amateur … le club de Beb Jedid est dans l’impasse totale et l’urgence absolue.
Ce pilier de la Tunisie moderne, de la Tunisie du 20ème siècle, un club créé sous le protectorat français, un club qui se nommait « Le Club Islamique Africain », un club qui a eu à sa tête le premier président tunisien de l’histoire, un certain Béchir Ben Mostapha, un 4 Octobre 1920 … un club qui a grandi avec la liberté du peuple et qui a lutté contre les esprits colonialistes, est devenu une « poupée », un « chiffon » dans les mains de tous ces mercenaires.
Une situation financière insoutenable…
Vainqueur de la coupe de la Tunisie il y’a encore deux saisons, le club de la capitale connait une chute difficile. Traîné dans des litiges interminables par les instances locales et internationales, l’équipe lutte tous les jours pour sa survie. Le grand club de Sadok Sassi « Attouga », Hédi Bayari ou d’Ali Rtima… pour ne citer qu’eux, est, aujourd’hui, un club dans un coma artificiel, plongé dans la souffrance et les douleurs, il se trouve otage de jeux politiques de ces hommes forts d’un coté, et de l’amateurisme et incompétence de sa direction actuelle de l’autre…Avec des dettes qui dépassent les 17 million de dinars, le match n’a jamais été gagné d’avance !
Le club du peuple …
Hélas, ce grand Club Africain ne meurt pas et a réussi en quelques mois de renaître de ces cendres. Grâce aux dons de ces supporters dans le monde entier, ce club qui n’appartient pas à la richesse d’un homme, mais qui appartient au peuple clubiste, a vécu un élan de solidarité et de mobilisation de ces hommes et femmes rouges et blancs, sans précédent … Là ou ils sont, là ou l’amour du CA les fait vibrer, les fait respirer, ils se sont engagés avec le peu qu’ils ont pour aider leur club. Les mots ne pourront jamais décrire le sens de ce dévouement, mais l’histoire retiendra que ces rouges et blancs ont réussi à collecter les 5 million de dinars en à peine 3 mois …
Helas Verones … la goutte qui fait déborder le vase
L’histoire de ce match n’est pas virtuelle, n’est pas inventée, mais elle est justement à l’image de la direction de ce club, un ensemble de mauvaise gestion et d’incompétence interminable. Ayant voulu jouer un match amical en fin d’année, face une équipe européenne, pour espérer payer le reste des dettes de Yohan Touzghar, et alors que le plus dur a été fait par le comité des litiges FIFA, et à sa tête l’infatigable Mehdi Gharbi, le club va finalement devoir chercher d’autres sources de financement. Pour quelles raisons ? Mauvaise organisation selon le club italien ? Manquement de la société organisatrice selon le vice-président Majdi Khelifi ? Ou faute d’une compagnie aérienne pour assurer un vol Vérone-Tunis … ?
Peut importe la raison, et alors que certains supporters ont déjà payé leurs billets, et que la droits télé sont déjà vendus, la direction de Club Africain se contente d’un communiqué sur la page facebook du club , tard dans la nuit du vendredi au samedi, pour justifier sa position !
L’amateurisme, l’incompétence et la mauvaise foi de ceux qui dirigent cette institution est simplement déconcertant. Cette incompétence et cette mauvaise foi et parfois cette arrogance avec laquelle on prend ces fidèles, sont indignes du petit club du la cinquième division …
En revanche, ce qui reste intolérable, c’est la réaction (ou plutôt son manque de réaction) du président du club « Abdesslem Younsi » face à ces dysfonctionnements, et cela depuis des mois que les rouges et blancs le signalent, se plaignent, font état de leur insatisfaction à travers la presse, les sites internet, les réseaux sociaux… Cette apathie chronique ne peut être que le signe d’une crise profonde qu’il importe de diagnostiquer au plus vite. Un vice président qui essaye de justifier l’injustifiable, est tout simplement indigne et malhonnête.
Que faire maintenant …
Le cauchemar est loin d’être terminé, le club est toujours sous pression, la dette est énorme et le plus dur reste à venir. le CA devra lutter encore pour sa survie, et l’urgence du dossier Touzghar est dans tous les esprits…
Malheureusement, à tous les niveaux de l’échelle qu’on se situe, cette direction oublie qu’elle porte sur ces épaules l’image d’une institution, elle oublie que du simple supporter au président du club, le CA existe non pas par la volonté de Younsi et Khelifi … mais bien grâce à son peuple, et uniquement son peuple.
Il faut agir vite avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils se réveillent un beau matin , avec un club à genoux et incapable de faire face au désarroi des ces fans et sans aucune possibilité de trouver des remèdes urgents.
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